DA CAPO

 

Nathalie Desglis

•Notes d'intentions


Analyser et faire.
Je souhaite aujourd'hui faire coincider ces deux aspects du cinéma; son analyse pointue et sa fabrication. Voulant créer une alchimie entre cet art de l'instant qu'est la danse et cette éternité de l'instant qu'est le cinéma, la chorégraphie de Violaine m'a demandé ainsi d'exploiter mes connaissances, et de créer mes propres images.
Cette rencontre artistique s'est concrétisée en 1996 avec De vous à moi, esquisse (15 minutes seulement) de nos projets, tissage de liens entre cette fragile image noir et blanc diffusée en super 8 et le présent de la danseuse.

..le cinéma, c'est filmer la mort au travail.. : il est le seul art à capturer, pour une éternité relative, des moments de vie, le passage du temps dans sa fragilité, et dans son coté inexorable.
Il parvient à montrer l'essence même du temps en captant des moments de vies qui filent devant nous. l'acteur, du début de la scène à la fin, vieillit de quelques minutes en temps réel et à chaque fois que l'on projette la séquence. On peut la passer en boucle, on déstructure des morceaux de vies.
Ainsi Violaine semble brouiller les cartes du temps lorsqu'elle ramène dans son présent et dans son espace, les images fugaces de danseurs hollywoodiens en noir et blanc.
Ces images scrupuleusement recherchées et exhumées, sont ensuite filmées par une caméra super 8 dont la légèreté et la maniabilité permet une présence discrète et nostalgique de l'image sur scène. Ces bouts de scène ne sont pas filmés dans leur continuité. En déstructurant le mouvement, en faisant des arrêts sur image, en jouant sur des rythmes différents, je bouscule des images afin de les ramener à notre début de siècle secoué de soubresauts inédits. Lier dans le même instant la danseuse apprivoisant le temps réel, et des acteurs figés dans un passé en noir et blanc est un travail d'alchimie. Nathalie Desglis

Yann Servoz

•Notes d'intentions


Je souhaiterais composer une musique qui invite le spectateur à modifier sa propre perception du temps. la présence de fragments de films, et de danse en une même unité de temps et d'espace, m'évoque un rendez-vous entre différentes époques.

La musique se situerait quelque part entre l'éternité du film et l'instantanéité de la danse. Créant ainsi une relation tripartite dans laquelle chaque élément serait nourri par l'énergie et le rythme des deux autres.

Partir par exemple, du procédé formel de la répétition et envisager celui-ci comme un faux-plat conduisant à une profession, une amplification, une résonnance.
La rondeur de la boucle indiquant une autre façon de vivre le présent.
le spectateur lirait Da capo comme une évocation de la vie, comme il irait voir un film. Yann Servoz

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